Chapitre 12

Oui...la paix et le sang.

[...]

Le ciel est un miroir de la mer, peigné d'un blanc immaculé. Sa grandeur si belle, si estompée comme le large et si loin comme l'univers. Son bleu est presque irréel et la course folle des nuages continue, sa curiosité est divagante et les cycles naturels l'assombrit.

Le vent fourche mes cheveux et la terre tremble, rugit à l'orée d'orage   les arbres se tordent sans harmonies et crient ensemble.Le ciel s'ajuste, blanchit et redevient noir ; les cris mugissants des nuages sont dramatiques et violents ;le torrent, lui, s'acharne à traverser mes vêtements et les confins du pays.

Encore un éclair, encore braillement ;encore une vie peuplée d'ombre.

Je deviens étoile.

Je suis là, mon corps tremblant et frileux s'adapte à mon environnement et mon cerveau, actif, apprend...Il apprend ce qu'est ces choses loin de tous, apprend du vent; apprend des rêves et des ombres.

Il comprend et déchiffre les mugissements qui ce passent en haut, ces états m'enseignent et m'illustrent avec cruauté. Le soleil s'efface puis réapparait à nouveau dans l'ombre comme par magie, la nuit, les étoiles sont comme des lanternes menant vers un nouveau monde.

Les pierres se forment et mes cheveux deviennent gris lichens, mes yeux sont toujours ouverts vers le ciel et le temps défile lentement et hâtif; les saisons s'enchaînent sans s'occuper de moi et mon corps reste de marbre.

Il est touché par les animaux et les fleuves lèchent gentiment mes joues. Inconscient mais paisible, j'observe la vie et je ne me soucie pas du reste. Les arbres s'enracinent dans mes omoplates et la faim me vide chaque parcelle de mon corps qui fusionne; mon visage, toujours rayonnant vers là-haut, vers la ciel.

Les herbes poussent de mon cœur, ma respiration est frêle et l'attente est longue, sereine. Je me sens vivre. Le soleil réchauffe mes joues et la pluie purifie l'âme.

Mon souffle se coupe et je me laisse aller à l'espérance, à être la terre et revenir à ce que j'étais...Qu'un brin d'univers, un brin de poussière, une plante; un petit être qui germe et grandit. Se nourrissant de la terre sacré et de soleil, la nature la formée et ils sont devenus uns.

Un beau rêve, un rêve merveilleux remplit d'âme et de paix.

[...] Je me réveille

Je suis dans un hôpital, je lève la tête...personne autour et je m'apprête à me lever mais une voix m'interrompt dans ma course

-: "Vous allez quelque part, docteur ?", je regarde la personne en face de moi et remarque que je tiens une bouteille de sang près de ma bouche.

Je ne suis donc toujours pas mort...(je cache la bouteille)

La personne sourit simplement et dit -: "Tout va bien docteur, je sais qu'il vous manque du sang et que vous en avez besoin pour vivre."

Je suis stupéfié et colle le bouchon à mes lèvres, elle me fixe longtemps et ensuite repart dans ses travaux. Après être rassasié, je me tourne vers un miroir et me regarde.

J'ai l'impression d'avoir encore grandi, je réfléchis et fixe le cadre où il y a un schéma d'un corps humain. Imagine plusieurs situations et synthétise de parfaites combinaisons pour traiter un patient, on m'appelle

-: "Huli ! ", j'accours naturellement et arrive au bloc, je regarde le patient; son sang éjacule de tout part et j'ai une soudaine envie de le dévorer, de le démembrer mais mes gestes font tout l'inverse, ils l'aide fluidement.

Je pense qu'au lieu de me sentir proie à la faim; je sens une certaine satisfaction à tripoter ce corps...Mon coté jusqu'à alors bestiale, ravageur et cannibale s'est calmé; je ne sens plus la cruauté m'habiter.

Mon côté démoniaque a vraiment disparu ? Ce côté si dangereux, constant et noir...rien que d'y penser encore une fois cela me donne des frissons. Mais alors qu'est-ce que je fo*s ici ? Comment suis-je atterri là ?

Passons, je suis extasié pour l'instant et c'est ça qui compte.

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