Épisode 8

Au fil des mois, cette fille s'est peu à peu estompée dans le passé. Larissa se transformait en une autre femme - quelque peu mature, mais ayant développé des manières manipulatrices. Il n'y avait pas d'homme que Larissa ne puisse faire plier à sa volonté ; peut-être que son nouveau travail était la raison de son comportement, mais en même temps, elle ne permettait jamais à un homme de poser un doigt sur elle. Le souvenir de cette nuit l'empêchait même d'être seule avec un homme, terrifiée à l'idée de revivre cette épreuve.

La nuit touchait à sa fin au club, et comme à chaque fin de service, il était temps pour elle de toucher son salaire pour son spectacle, qui était devenu rapidement le plus populaire de la soirée. De nombreux hommes venaient simplement pour la voir danser et chanter, captivés par sa voix et son talent.

Puis vint son tour d'aller dans le bureau de Santiago pour toucher ses gains. En entrant dans la pièce, elle remarqua Santiago se tenant près de la porte - une vue étrange pour Larissa, mais elle continua à avancer.

"Asseyez-vous, ma fille", dit Santiago d'un ton moqueur.

"D'accord", répondit Larissa en s'asseyant, tenant l'arrière de sa robe pour éviter qu'elle ne se soulève.

Elle entendit le bruit de Santiago verrouillant la porte, ce qui la fit se retourner rapidement pour le regarder.

"Pourquoi verrouilles-tu la porte ?", demanda Larissa.

"Tu as peur de moi, ma fille ?", interrogea Santiago.

Se levant de sa chaise, Larissa vit Santiago s'approcher et poser ses mains sur son visage, puis caresser doucement son menton.

Elle commença à se sentir nerveuse mais resta silencieuse ; des larmes commencèrent à remplir ses yeux et ses lèvres tremblèrent. En la voyant en détresse, Santiago eut le sentiment de faire quelque chose de mal.

"Qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi pleures-tu ?", demanda-t-il.

"S'il te plaît, ouvre la porte", implora Larissa.

"Je veux juste te parler", insista Santiago.

"Mais tu peux le faire avec la porte déverrouillée, non ? Tu peux", dit Larissa.

"Non, Larissa, je veux juste parler. Je ne vais pas te faire de mal. Pourquoi es-tu si bouleversée ? S'il te plaît, assieds-toi", dit Santiago en désignant le canapé de ses mains.

Larissa, essayant de se calmer, s'assit, séchant ses larmes. Santiago lui apporta un verre d'eau, sachant qu'elle ne buvait pas d'alcool. Elle prit l'eau et attendit que Santiago commence.

"Qui es-tu, Larissa ?", interrogea-t-il.

"Larissa !", répondit-elle avec un sourire.

"Oui, je sais que tu es 'Larissa'", dit Santiago en faisant des gestes de guillemets avec ses doigts. "Mais je veux savoir qui tu es. Comment es-tu arrivée ici ? D'où viens-tu ? Tu comprends", insista-t-il.

"Je n'ai pas grand-chose à raconter sur ma vie", répondit Larissa.

"Et ton nom complet ? Ton nom de famille ?", questionna-t-il.

Le regard de Larissa se promenait, cherchant quelque chose dans son environnement pour lui donner un nom de famille.

"Gomez, pourquoi poses-tu cette question ?", répondit Larissa.

"Pourquoi ça sonne comme un mensonge ?", interrogea Santiago, avec un regard suspicieux et le doigt sur son menton.

"Pourquoi est-ce que je te mentirais ?", demanda Larissa nerveusement, en entrelaçant ses mains.

"Pourquoi ne rends-tu visite à personne ? Pourquoi n'as-tu pas de famille ? Ou pourquoi n'as-tu aucune pièce d'identité ?", continua Santiago, pendant que Larissa levait les yeux. "Oui ! J'ai déjà vérifié chez toi, et il n'y a rien à ton sujet... Alors maintenant tu vas me dire qui tu es, car tu es en danger", menaça-t-il en dévoilant un pistolet et le montrant à Larissa.

"Je n'ai rien fait, Santiago. Je te jure que je travaille seulement ici", dit une Larissa anxieuse, essayant de se défendre.

"Pour qui travailles-tu ? Dis-moi maintenant, Larissa, si c'est même ton vrai nom", exigea Santiago.

"Je suis Larissa, je te le jure. Je ne travaille pour personne d'autre que toi", dit Larissa, terrifiée.

"Veux-tu que j'appelle Becky pour vérifier ?", menaça Santiago.

"Non, non, s'il te plaît. Je peux te dire la vérité, mais Becky n'a rien à voir là-dedans", avoua Larissa.

"Je suis tout ouïe", dit Santiago en approchant une chaise d'elle.

Sous pression, Larissa commença à faire sa confession...

"Il y a presque un an, le père de Rebecca m'a trouvée près du bord de la rivière, presque morte. Je ne sais pas qui je suis ! J'ai ce pendentif qui dit Larissa, et je veux croire que c'est mon nom, mais je n'en suis pas sûre", partagea-t-elle.

"Et qui voulait te tuer ?", demanda Santiago.

"Je ne sais pas", répondit Larissa en se tordant les mains.

"Mais tu devrais le savoir", rétorqua-t-il.

"Comment le pourrais-je? Je ne me souviens que de certaines parties de ce qui s'est passé", expliqua Larissa.

"Et que te souviens-tu en partie? Peut-être que je peux t'aider", dit Santiago, feignant de l'intérêt.

Larissa regarda simplement ailleurs, des larmes commençant à couler sur son visage.

"Je me souviens seulement d'un homme qui m'abusait", dit Larissa, penchée en avant et en pleurant.

La voyant dans cet état, Santiago s'approcha et releva son visage avec sa main.

"Est-ce pour ça que tu refuses tout le monde?" demanda Santiago.

"Je ne peux pas imaginer être avec un homme. J'ai peur, et cette image ne quitte pas ma tête", sanglota Larissa.

Santiago lui fit un câlin, ce qui prit Larissa par surprise; elle n'aurait jamais imaginé qu'un homme comme Santiago puisse partager sa souffrance.

"Est-ce que tu connais ta famille?" interrogea Santiago.

"Je ne sais pas, tout ce que je sais, c'est que c'était la police qui voulait me tuer. Ils sont venus me chercher le lendemain, et le père de Rebecca m'a sauvé", révéla Larissa.

Même si Santiago trouvait son histoire incroyable, il essaya de l'accepter ; ses sentiments pour Larissa l'aidaient à comprendre, et quelque chose en lui lui disait qu'elle ne mentirait pas.

"C'est donc ainsi que tu as rencontré Rebecca?" demanda Santiago.

Larissa hocha la tête.

"D'accord, très bien. Veux-tu vraiment découvrir qui tu es?" interrogea Santiago.

"Oui, c'est ce que je veux le plus, mais j'ai peur. Et si ces hommes sont toujours là-bas et qu'ils veulent me tuer?" exprima Larissa sa crainte.

"Je te protégerai, Larissa. Je ne laisserai jamais personne te faire du mal", la rassura Santiago.

"Santiago, tu ne peux pas te mettre en danger à cause de moi", dit Larissa.

"Laisse-moi m'occuper de ça. Je sais quoi faire", répondit Santiago, tendant la main pour l'aider à se lever et en pointant vers la porte. "Tu peux y aller maintenant. Je te tiendrai informée de tout ce que je découvrirai."

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