Chapitre 3

...Tranche de vie ...

Dans les environs de là où habite Rikkani, se trouve un Konbini nommé SevenEleven. C’est le seul marché de ce coin Up où l’on peut trouver n’importe quoi à une heure raisonnabl. Bien sûr, c’est aussi le seul Konbini qui ne soit pas ouvert h24 mais bon, ce n’est qu’une parenthèse.

*Konbini: supérette.

Et c’est aussi à cet endroit qu’elle fait ses courses parce que sinon, il lui faudrait remonter le long de l’autoroute pour trouver une supermarché. SevenEleven est donc le plus près et le plus pratique pour elle. En plus, il y a tout ce dont elle a besoin même sans forcer.

Et c’est là qu’elle se trouvait en ce moment même d’une façon négligée. Habillée d’un survêtement bleu avec des claquettes blanches ainsi que sa paire de lunette anti-myopie, elle venait pour faire le plein de chips Lays. C’était ses préférés.

- Cette fille vient pratiquement tous les jours et elle achète que des chips.

- Ouais, elle a l’air d’être si négligée. J’adore son survêtement, on a exactement le même style.

- Ah toi t’es une folle ma parole, si elle a le même style que toi c’est pas bon.

- Qu’est-ce que tu raconte? T’es mon pote ou pas?

- TSS, ton langage et même ton corps on dirait un mec. Qui voudrait de toi?

- Izumi, Ah l’heure de la fermeture dégage de ma vue sinon je te tue!

- Tu vois, comme un mal.

- Grrr...

Les deux caissiers étaient tellement plongés dans leur discussions qu’ils ne s’étaient même pas rendu compte que la personne dont ils parlaient était déjà devant eux avec son panier rempli. De Lays. Et aussi de boîtes de nouilles instantanées. Et des cannettes de Candy peach. Était-ce tout ce dont elle avait besoin?

- Pouvez-vous m’encaisser?

- Ah oui, dit Izumi précipitamment comme prit en flagrant délit. Vous venez souvent ici, est-ce que par hasard vous habitez dans le coin ?

- Pourquoi ça t’intéresse ?

Sa collègue lui demande en jurant entre les dents. Ces deux là sont toujours comme chien et chat mais ils s’apprécient vraiment beaucoup vu que ça fait déjà deux ans qu’ils travaillent côte à côte.

- Tais-toi un peu non et encaisse ceux qui sont devant toi.

- Abruti!

Rikkani pousse un rire léger avant de lui répondre.

- Oui j’habite dans le coin effectivement.

- Ah...

- Attendez, j’ai oublié quelque chose!

Elle revient sur ses pas et se précipite vers le premier rayon pour revenir avec un bouquin. Dans cette supérette, on vendait aussi des magazines sur le festival des mangas qui approchait à grand pas, le Comiket. Vu que chaque année, en été et en hiver, elle y faisait du cosplay pour sa meilleure amie, elle faisait en sorte de se renseigner le plus possible des dernières nouvelles sorties toutes les semaines.

- Encaissez ça aussi.

- Ah vous êtes fan de manga?

Elle ne répandit pas mais esquissa un léger sourire.

- Moi aussi mais je lis seulement les scans sur le web, je trouve que c’est plus facile à lire.

- Ah mais moi aussi, je trouve que c’est vraiment facile à lire et ça parait moins long. D’ailleurs, je suis beaucoup de manga sur WEBTOON.

Elle lui réponds avec entrain.

- Ah moi aussi.

Ils se mettent à rire ensemble alors que la collège d’Izumi les regarde blasée. Ils ont bientôt fini non? Cela faisait bizarre à Rikkani de se trouver dans la position des pouvoir parler de manga avec une autre personne que Akane. Tout le monde faisait toujours semblant de ne pas aimer ces trucs dit pour gamin alors elle se sentit heureuse tout d’un coup d’être acceptée même avec ce qu’elle aime mais qui lui est souvent interdit.

- Allez, j’y vais. Je vous laisse travailler.

- Ça m’a fait plaisir de te parler aujourd’hui. Et d’ailleurs, c’est quoi ton nom?

- C’est Rikkani, et toi?

- Izumi, appelle moi Izumi.

- Et moi c’est Gwendoline.

- Qui t’as demandé même ?

- Ah mais va voir ailleurs si j’y suis.

- Haha, j’y vais alors Izumi et Gwendoline.

- Bye, passe une bonne fin de journée Rikkani.

Ils se font un signe de la main puis elle rentre chez elle avec ses nouvels achats.

- Ah en vrai elle est super gentille!

- Elle semble être douce aussi, pas comme toi Gwen.

- Tu veux vraiment mourir aujourd’hui ou c’est comment ?

- Laisse moi tranquille non.

- Ah Irashai masu...

*Irashai masu: Bienvenue.

Un homme grand et séduisant venait de faire irruption dans la supérette. Cet homme était une connaissance -plutôt le onii-chan de Izumi- mais ça, Gwen ne le savait pas. Elle a toujours été attirée par lui, elle n’avait d’yeux que pour cet homme qui venait régulièrement ici faire le plein et Izumi faisait tout pour lui rendre la tâche difficile. Surtout qu’il gardait secret que c’était enfaite son grand frère.

*Onii-Chan: Grand frère.

- Bonjour! Izumi, Gwendoline.

- Ah mais appelle-moi Gwen.

Izumi la toisa du regard. Il détestait lorsqu’elle essayait d’être Kawaii devant son frère. En fait, il détestait le fait qu’elle soit une femme dans le corps d’un mec, trop de contraste.

*Kawaii: joli, mignon.

- Tu viens aussi pour le nouveau magazine sortie cette semaine?

- Ouais, tu sais à quel point le Comiket est important pour moi.

- Et oui, c’est pour faire le plein de manga. Je sais.

Gwen restait dans son coin pour les épier. À cette heure le dimanche, il n’y avait pas beaucoup de monde à ElevenSeven. C’était encore l’après-midi mais la soirée était très proche.

- Mais je croyais que tu lisais aussi les scans sur le web? Lui demande Izumi en ignorant la présence même de Gwen.

- Ouais mais mes verres anti rayons ultra-violets sont finis et j’ai la flemme d’acheter de nouveaux. Elles me laissent des marques sur le nez et gâche ma beauté.

- J’aime les hommes qui savent qu’ils sont beaux!

Ils se retournent en même temps vers Gwen qui venait de sortir cette phrase comme si de rien était. Mais elle est vraiment sans filtre cette fille! Izumi se sentit super gené sans savoir pourquoi. Ah et puis c’est elle qui devrait être gênée non, elle vient de dire un truc pareil, sans rapport avec le sujet initial.

La main gauche sur le visage, rempli de honte alors que Gwen restait là à fixer l’homme devant elle, Izumi rompit la glace qui s’était subitement formé.

- Je vais t’encaisser.

- Ahem, ouais.

Gwendoline se tait tout en le regardant partir. Elle se dit alors que cette phrase était peut-être de trop. C’était clairement de trop.

- C’était quoi cette phrase trop clichée même ? Tu me fais honte Gwen.

- Je te fais honte? J’essayais juste de le séduire.

- Tu t’y prends mal et je t’ai déjà dit de laisser tomber avec lui. Ça ne marchera pas.

- Et comment tu peux le savoir.

- Parce que je le connais et tu n’es pas son type.

- Ben moi non plus je ne suis jamais sortie avec quelqu’un de mon type.

- C’est parce que tu n’es pas le type de ton type... mais attends, tu es déjà sorti avec quelqu’un ?

- Izumi je vais définitivement te TUER LÀ TOUT DE SUITE...

- Ah mais laisse moi LAISSE MOI.

\~

Un bol de nouille aux bœufs sautés, un triangle de riz, une cannette de Candy Peach, un grand paquet de Lays comme dessert et enfin un marathon de Bob l’éponge. Quoi de mieux pour un week-end à la maison! Et dire qu’il y a des gens qui préfèrent sortir, tchier.

Voilà comment était la fin de soirée de Rikkani en ce moment, insouciante et heureuse d’être au chaud chez elle. Si elle savait que ce calme n’annonçait que la tempête!

Quand le marathon prît fin, elle se jeta sur les mise-à-jour de WEBTOON. Elle se souvint alors de sa discussion de tout à l’heure avec ce garçon Izumi, quel garçon ouvert d’esprit. Mais elle se souvint aussi de sa petite escapade d’avant-hier, cet homme avec qui elle a couché et qui se trouve être un Otaku. Ah c’est encore plus honteux maintenant avec cette lettre inconfortable qu’elle a laissé derrière elle avant de s’enfuir. C’était du n’importe quoi et surtout tirer par les cheveux. Elle se dit que si ils se rencontraient encore une fois, elle ne saurait pas où se mettre. Mais nul besoin, puisqu’il ne se reverraient jamais.

- Ah, Akane tu reviens quand?

Elle poussa un cri pour elle même tout en essayant de se concentrer sur les scans devant elle. Il restait approximativement deux semaines avant le retour de sa meilleure amie, et bien qu’elle s’avait qu’elle n’allait que la mettre en rogne à son retour, elle préférait ça à rester seule tous les jours ici.

- Killua est vraiment un fléau dans ma vie!

Le lendemain au boulot, comme toujours, on la regardait comme une bête de foire. Était-ce de sa faute si elle était la plus jolie dans cette pièce?

- Ah tu es là Saotome! Saotome est le nom de famille de Rikkani. Prête pour une nouvelle semaine au boulot?

- Dégage de ma vue, tu veux bien?

- Ah, tu fais la meuf alors que j’essaie d’être gentille avec toi mais quelle connasse.

- Dégage! Tu me rends aveugle avec ta mocheté.

Elle s’en alla en lui lançant un regard noir tout en jurant dans les dents. Cette femme, Cordelia Bareare, était l’une des nombreuses collègues de Rikkani et aussi son ennemi numéro un. Dans son boulot, elle était la réceptionniste parce qu’elle est la plus belle donc c’est évident qu’elle devait être la première chose que les clients voient en rentrant dans le magasin. Mais aussi, à cause de la catégorie d’hôte que le Master avait développée dans la Joalerie pour intéresser les clients à dépenser des millions dans des pierres précieuses modelées, sa réputation avait énormément faiblie auprès de ses collègues juste parce qu’elle était devenue la préférée.

Cependant, Cordelia, cette femme avide d’argent et de succès mais surtout de beauté parce qu’elle était d’une mocheté surréaliste et indéchiffrable, la détestait et était tous les jours entourée de tous les autres collègues qui n’aime pas Rikkani. Alors que ses collègues femmes la regardaient de haut, les hommes la convoitaient mais en cachette, sans pour autant ternir leur réputation auprès des autres.

- De toute façon, on sait tous que t’es une traînée!

Cordelia avait fait exprès de dire ça en partant afin que tout le monde puisse l’entendre, ce qui suscita un fou rire près des autres. Malgré tout cela, Rikkani aimait son travail plus que tout. Elle avait l’occasion de voir et de toucher tous les jours ces pierres précieuses si chères dans lesquelles elle ne voulait en aucun cas investir son argent. Même pas pour un pari. Bien qu’elle aime les choses qui brillent, elle trouvait que c’était une folie énorme que d’acheter un de ces trucs. Mais c’était ces fous qui lui fournissaient sa paie de tous les mois alors vive les fous!

Entourée par ses sujets, Cordelia était à présent sur son trône dans une position juste comme il faut pour bien observer les faits et gestes de Rikkani. On aurait dit qu’ils n’avaient rien à faire. Alors qu’elle installait les materiaux, vérifiait que la machine était allumée et que les dispotifs de lumière écran étaient corrects, le premier client fit son entré. Je vous le dit, c’est des fous.

- Bonjour Saotome!

- Bonjour Cytus-sama!

* Sama: terme honorifique de supériorité principalement utilisé dans les maisons d’hôte au Japon.

C’était la dernière personne qu’elle voulait voir aujourd’hui mais ce fut le premier client. Client? Non, il était juste venu pour la voir avec ça comme excuse.

- Que puis-je faire pour vous?

- Mais ne sois pas si formelle. Comment vas-tu?

- Je vais bien, et vous Cytus-sama?

- Je vais bien maintenant que je peux te voir.

- Ah...

La gênance!

De son côté, Cordelia était en rogne. Cocytus, l’homme d’affaire et le client le plus régulier qu’elle convoitait plus que tout était encore entrain de parler avec son ennemie. Elle guettait à chaque fois une chance juste pour pouvoir lui dire un mot mais il n’avait de yeux que pour Rikkani et ça, elle ne pouvait l’accepter.

- Ah regardez moi ça! Elle essaye encore d’attirer Cytus-sama dans se filets.

Tout le monde acquiesce et les dévisage.

- Tu vois Nanami, tu ne devrais jamais t’allier avec quelqu’un comme ça. C’est une traînée.

- Hmm.

- Puisque vous avez besoin de quelque chose en particulier, je vous conseillerai quelqu’un pour vous faire faire le tour. Dit Rikkani pour se débarrasser de lui.

- Mais...

- Bareare! Cytus-sama voudrait choisir un bijoux, peux-tu l’aider?

- Ah mais bien sûr! Suivez-moi s’il vous plait.

- Hmm d’accord.

Rikkani poussa un soupir de soulagement après s’être débarrassée de ce vieux et aussi pour avoir pu atténuer la haine que lui porte Cordelia. Là, elle ne pourra pas dire qu’elle ne l’a pas aidé.

Elle retourne derrière le comptoir, un peu plus tranquille et sans Cordelia dans les parages.

Après la visite, Cocytus lui fit juste un signe de la main avant de partir, laissant Cordelia avec le sourire aux lèvres. Ils ont du faire de bonnes affaires.

- Excusez-moi?

- Oui?

C’était une femme un peu plus jeune qu’elle mais c’était la première fois qu’elle la voyait. Toutefois, elle ne semblait pas être nouvelle non plus puisque c’était bien évidemment une employée du magasin.

- C’est l’heure de la pause repas.

- Ah déjà!

- Vous... vous êtes un peu dans les nuages.

- Je pensais juste à quelque chose.

- Ah... Puis-je, est-ce que je peux me joindre à vous?

- Hein?

- Pour le repas, nous pouvons manger ensemble?

C’était la première fois depuis qu’elle travaille ici que quelqu’un voulait manger avec elle. En fait, tout le monde essayait le plus possible de l’éviter parce qu’ils ont peur de Cordelia. Alors voir cette fille si innocente lui proposer de partager un repas, ça peut sembler être quelque chose d’ordinaire mais pour elle c’était beaucoup. Elle ne se souvenait pas l’avoir déjà vu, peut-être que ces yeux ne sont jamais tomber sur elle. De toute façon, elle évitait toujours de regarder vers l’empire de Cordelia pour éviter les représailles.

- Euh, si vous ne voulez pas je...

Elle était kawaii mais vraiment kawaii. Comment a-t-elle fait pour rester dans l’ombre si longtemps? Sûrement à cause de sa timidité, c’était visible à plus de 20km. Mais ça lui faisait tellement plaisir qu’elle ne pu s’empêcher de sourire face à tant de candeur.

- Avec plaisir!

Elle vit alors un sourire éclatant sur le visage de la fille, le même que sur le sien. Elle ne savait pas si c’était un piège ou juste l’histoire d’un instant mais elle avait envie de lui donner sa chance pour voir jusqu’où ça pourrait mener. Et qui sait, quelque chose de vraiment bien pourrait sortir de cette opportunité échappée.

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