Première partie

Bonjour

tout le monde. Avant de lire La lettre je tiens à vous dire qu’il s’agit d’un

scenario. Je me sens beaucoup plus à l’aise avec ce style d’écriture et

j’espère que cela vous plaira. L’histoire est très courte et sera scindée en

deux parties.

Yvanie

sort de la classe. Elle marche dans les couloirs du campus.

Individu 1

Il parait qu’elle a mis fin à ses jours à cause d’un mec.

Individu 2

Pour si peu ? pff les femmes.

Individu 1

Ouais, et son père était un meurtrier. C’est dans le sang type.

Surement elle voulait tuer quelqu’un et comme elle n’a vu personne elle s’est

dit « bah tien et si je me tuer ? ». Lol.

Individu 2

De toute façon elle était naze.

Yvanie traverse les individus et sort du campus. Il pleut.

Yvanie regarde vers le ciel. Elle régresse son écharpe et s’aventure sous la

pluie.

1-INT-CHAMBRE

D’ÉTUDIANTE D’YVANIE-NUIT

La

porte s’ouvre et Yvanie entre dans la pièce. Elle est toute trempée. Elle allume

l’interrupteur et dépose les clés sur la table. Juste à côté, on voit une photo

d’une jeune femme toute souriante entourée par des bougies.

Yvanie

sort de la pièce un moment et revient des minutes plus tard avec un peignoir.

Elle

s’assoit sur son bureau souffle quelques secondes, puis prend dans un des

tiroirs du bureau une pile de papiers sales. Elle caresse légèrement la pile de

papiers et se met à lire.

« Si

vous lisez cette lettre c’est que je suis déjà morte. »

…

Tic-tac

Tic-tac.

2-

LE VIDE

Un

réveil tombe. Il atterrit sur le sol avec fracas. Les aiguilles indiquent 9h30 min.

Le réveil ne fait plus aucun bruit. Pendant un moment il ne marche plus.

Tout

un coup, les aiguilles se remettent à fonctionner mais à sens inverse. Le

réveil refait le chemin mais à sens inverse. Il est maintenant débout sur une

table. Les aiguilles s’arrêtent enfin et indiquent 20h.

 Le réveil se met à sonner.

Grinnnnnnnggggggggggg

3-INT-CHAMBRE

D’ÉTUDIANTE DE GABRIELLE-NUIT (LE JOUR DU SUICIDE)

Des

mains agrippent le réveil et l’éteignent. Elles redéposent celui-ci sur la table

et ouvrent un tiroir dans lequel elles prennent du papier et du stylo. Elles

les déposent sur la table et se met à écrire.

« De

tous les choix que j’ai pu faire dans ma vie, je pense que celui-ci est le plus

judicieux. Comme ça je ne ferais plus de mal à personne, et personne ne m’en

fera. »

Des

larmes tombent sur le papier et se mélangent à l’encre.

« Ma

vie n’est qu’une succession d’échecs, j’ai préféré en finir. »

La

jeune femme ressemble à celle qu’on a vu sur la photo entourée par des bougies.

Elle essuie les larmes sur son visage avant de continuer à écrire.

Sur

la table il y a une photo de famille brisée.

«

Je n’ai pas eu une enfance facile. Aux yeux de tous, nous étions une petite

famille parfaite »

Elle

est assise sur une chaise, dos à la camera.

Des

habits jonches le sol avec quelques documents. Le crucifix qui se trouve en

haut du bureau menace de tomber.

 « Mais c’était une façade »

4-INT-CHAMBRE

D’ENFANT DE GABRIELLE-NUIT (12 ANS PLUTÔT)

Il

fait sombre. Gabrielle dort. Elle est réveillée par des bruits venant du salon.

Quelqu’un renverse des meubles

La mère de Gabrielle

Je ne l’ai

pas prise, je te jure

Le père de Gabrielle

C’est donc où

? Tu ne vas pas me dire que c’est la gamine qui l’a prise ?

5-INT-SALON

DE LA FAMILLE EWANE-NUIT

La mère de Gabrielle

Tu l’as peut-être

utilisé et tu ne …

La

mère de Gabrielle reçoit un coup de poing au visage. Le choc l’a fait tomber.

Le fauteuil derrière elle l’empêche de s’écraser au sol. Elle se régresse et tente de se

lever. elle caresse sa joue et constate qu’elle saigne. Son mari s’approche

d’elle, empoigne son coup et la soulève. Par réflexe, elle cache son visage.

Le père de Gabrielle

(Cri)

Tu vas me dire où tu l’as mise ?

La mère de Gabrielle

(Tremble)

Je…je n’ai

rien pris je te jure.

Le père de Gabrielle

Comme tu ne

veux rien me dire.

Le

père de Gabrielle lève la main.

6-INT-CHAMBRE

D’ENFANT DE GABRIELLE-NUIT

Des

cris émanent du salon. Ce sont ceux de sa mère. Gabrielle couvre ses oreilles

avec ses mains et ferme les yeux. Elle murmure.

Gabrielle

Si la mer

se déchaîne

Si le vent souffle fort

Si la barque t'entraîne

N'aie pas peur de la mort

Si la barque t'entraîne

N'aie pas peur de la mort.

 Gabrielle ouvre les yeux en sursaut. Elle sort

du lit et se dirige au salon.

7-INT-SALON-NUIT

Son

père se tient debout. Il a un couteau à la main

Le père de Gabrielle

(Troublé)

Qu’est-ce

que j’ai fait, je ne voulais pas, je ne voulais pas.

Il

lâche le couteau et s’effondre au sol, laissant entrevoir le corps sans vie de

sa femme allongée sur le sol couvert de sang.

« Et

c’est comme ça que ma mère est morte, tué par mon propre père. »

8-EXT-MAISON

DE GABRIELLE-NUIT

Le

bruit des sirènes résonne.

« Je

suis allée vivre chez mon oncle après ça. Il m’a accueilli et à tout fait pour

que je me sente à l’aise. »

9-INT-CHAMBRE

D’ENFANTS CHEZ SON ONCLE-NUIT

Des

enfants sont en train de dormir. Dans un coin près de la porte Gabrielle

pleure. Elle est assise au sol, un drap la recouvre de la tête au pied.

« Il

m’arrivait parfois de pleurer dans mon sommeil »

10-INT-ROUTE-JOUR

« Et

comme si ça ne suffisait pas, j’entendais les gens parler derrière mon dos ».

Gabrielle

sort de la boutique. Elle tient dans ses mains un sac rempli de pains. Elle

emprunte le petit sentier qui mène à la maison de son oncle.

Gabrielle

Il n'a pas dit que tu coulerais

Il n'a pas dit que tu sombrerais

Il a dit

Allons sur l'autre bord

Allons sur l'autre bord

Il n'a pas dit que tu coulerais

Il n'a pas dit que tu sombrerais

Il a dit

Allons sur l'autre bord

Allons sur l'autre bord.

Pendant que

Gabrielle marche, des femmes du quartier l’observent.

Femme 1

(Chuchote)

C’est

elle ?

Femme 2

(Chuchote)

Oui, pauvre

enfant.

Femme 1

(Chuchote)

Son père est

un monstre.

Gabrielle

s’arrête, elle laisse tomber le sac de pain.

Femme 1

Oh, elle nous a entendu.

Gabrielle

ramasse le sac et les pains. Elle reprend sa marche.

Gabrielle

Il n'a pas dit que tu coulerais

Il n'a pas dit que tu sombrerais

Il a dit

Allons sur l'autre bord

Allons sur l'autre bord.

 Des larmes coulent sur ses joues. Gabrielle

les essuie et continue d’avancer.

« Tout

ce que je voulais c’était partir d’ici. Quand j’ai eu mon bac, je suis venue à

Yaoundé poursuivre mes études. J’avais trouvé un petit boulot qui me permettait

de vivre convenablement. Ma vie allait enfin changer. »

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