MAFIA QUEEN
Qui t’a dit que j’veux d’un Chinois, là ?
Dans un quartier chic et sécurisé de Libreville, une villa luxueuse appartenant à la redoutable famille N'Goma brillait sous le soleil de midi.
La famille était connue dans toute l’Afrique centrale : deals d’armes, blanchiment d’argent, disparition étrange d’ennemis…
Les N'Goma régnaient sur un empire aussi riche qu’impitoyable.
Et au cœur de ce chaos contrôlé vivait Naila N'Goma, la benjamine, celle qu’on appelait "la Fille du Diable" dans la rue.
Naila, 22 ans, silhouette fine mais regard qui tuait. Cheveux naturels, piercings visibles, survêt’ de luxe et air de mépris vissé au visage.
Elle avait grandi entourée de flingues, de liasses de billets, de vodka au petit-déj et d’insolence dans la voix.
Son langage ? Un cocktail explosif de gabonais, de français de rue et d’insultes bien placées.
Respect ? Elle l’accordait à personne, sauf à sa grand-mère la seule qui osait encore lui tirer l’oreille.
Un samedi, alors qu’elle était tranquillement en train de griller une clope sur la terrasse, son père, Don Kalvin N'Goma, chef de clan, l’appela à l’intérieur.
Père
Naila, viens. Réunion de famille.
Elle entra sans se presser, claquant la porte vitrée.
Naila
Quoi encore ? Quelqu’un est mort ? Ou vous avez encore foutu le feu à un entrepôt ?
Autour de la table, tout le monde était réuni. Ses oncles, ses cousins mafieux, et surtout…
Un groupe d’hommes en costume sombre, au regard froid, parlant entre eux dans une langue étrangère.
Son père s’éclaircit la gorge.
Père
Tu te souviens des affaires avec le clan Lee à Séoul ?
Naila
Ouais, les mecs qui nous ont fourni les armes la dernière fois.
Il posa calmement les mains sur la table.
Père
Pour consolider notre alliance… on a décidé de te fiancer à leur fils.
Un silence pesant. Puis Naila explosa.
Elle se leva brusquement.
Naila
Me fiancer à un inconnu asiatique que j’connais même pas ? Vous êtes FOU ou bien ?!
Un homme entra à ce moment précis.
Grand, classe, cheveux noirs parfaitement coiffés, regard glacial : Lee Min-Jae, le fils du chef mafieux coréen.
Il s’inclina légèrement, très poli.
Lee Min-jae
Je suis honoré de faire votre connaissance, Naila.
Elle le fixa une seconde. Puis éclata de rire, haut et fort, devant tout le monde.
Naila
Toi là ? Toi tu veux m’épouser ? Mon gars, t’as fumé de la moquette ou quoi ?! Tu crois j’suis un sushi que tu vas emballer et ramener chez toi ?!
Tout le monde resta figé.
Naila
T’as une sale gueule coincée, ton air de prince Disney là, j’m’en fous. J’ai pas besoin d’un robot made in Séoul dans ma vie, ok ?!
Elle se tourna vers son père.
Naila
Et toi, Papa… tu veux me vendre comme une marchandise ?! Tu m’as prise pour une putain de valise diplomatique ?!
D’un geste brusque, elle renversa la chaise, lança un doigt d’honneur à la table entière et s’en alla.
Naila
Ciao les mafieux. Mariez-vous entre vous, j’ai mieux à faire.
Elle claqua la porte si fort que le silence resta suspendu un long moment.
Lee Min-Jae, stoïque, essuya doucement une poussière invisible sur sa manche.
Elle l’a insulté en 3 langues. J’suis choqué.
Don Kalvin, lui, esquissa un sourire.
Père
Elle est comme sa mère. Ce mariage va être une guerre mondiale.
Y’a que des fous dans cette baraque !
Le vent chaud soufflait dans le jardin de la villa, faisant trembler les feuilles des palmiers décoratifs.
Naila avait quitté la salle comme une tempête tropicale, ses pas frappant le carrelage, sa bouche balançant insultes et malédictions avec la rage d’un volcan.
Naila
Papa, j’te jure ! Que les ancêtres t’écrasent avec leurs sandales en feuilles de bananier ! Moi vivante, j’vais JAMAIS me marier à ton mannequin coréen sans émotion là ! J’suis pas une marchandise, hein ! Encore une fois vous me vendez, wallah j’fais griller tout l’quartier !
Elle balançait des cailloux dans la piscine avec force.
Naila
Ma vie là c’est pas un accord commercial ! J’suis pas un PDF à signer, bande de vieux démons avec leurs idées là !
Soudain, une voix taquine résonna derrière elle :
？？？
Toujours aussi poétique, ma sœur.
Elle se retourna brusquement. C’était Junior, son frère aîné, le plus cool et le plus insolent des N’Goma après elle.
Veste en jean, dreadlocks bien attachées, lunettes de soleil même à l’ombre. Il mâchait un chewing-gum, regard narquois vissé sur le visage.
Junior
C’est quoi, t’as pété un câble parce que le Coréen t’a volé ton gloss ou quoi ?
Naila
Junior, va sucer un cactus, j’suis pas d’humeur !
Junior
Tu cries comme une chèvre possédée. On dirait que t’as vu un fantôme avec une moustache.
Naila
Toi-même t’es un fantôme, va !
Il leva les mains en riant.
Junior
Ok, ok ! Calme-toi, Terminator. Maintenant, dis-moi la vérité : qu’est-ce qui t’énerve vraiment ? C’est pas que le mariage, hein ?
Naila s’arrêta. Elle soupira, souffla, et enfin s’assit au bord de la piscine, l’air fatigué.
Naila
Tu veux savoir ? Franchement ? Voilà ce qui me dérange.
Naila
Depuis que j’suis petite, j’obéis, j’me tais, je regarde les conneries que papa fait sans jamais dire un mot. Il tue, il blanchit, il ment, et on doit faire semblant que c’est normal. Ok. Mais maintenant… là où j’suis censée construire MA vie… on me balance un inconnu, comme si j’étais un pion !
Elle leva les bras au ciel.
Naila
Un gars que j’connais même pas ! Il sait même pas dire 'bonjour' correctement et vous voulez qu’on vive ensemble ? Qu’on fasse des enfants mafieux mixtes ? On est sérieux là ?!
Junior hocha la tête, l’air mi-sérieux, mi-amusé.
Junior
Donc… tu refuses pas le mariage parce que c’est un mafieux. Tu refuses parce que c’est pas toi qui choisis.
Naila
Exactement, frère ! Et puis, regarde-moi bien : j’ai une grande bouche, je parle mal, je me bats, je suis une N’Goma avec du feu dans le sang. Tu penses qu’un type poli, qui s’incline pour dire bonjour, va supporter ça ? Il va m’étrangler dans mon sommeil ou m’envoyer au monastère !
Junior
Ou alors, il va tomber amoureux de ton insolence. T’as pensé à ça ?
Naila
Qu’il tombe amoureux de ses couverts en or, hein ! Moi j’veux pas de sa vie d’hôtel 5 étoiles, j’veux ma liberté. J’veux crier si je veux, conduire une moto, me battre avec des gens débiles sur WhatsApp !
Il s’assit à côté d’elle, passa un bras autour de ses épaules.
Junior
Tu sais… Papa croit toujours qu’on est ses soldats. Il sait pas encore que t’es déjà une générale. Mais j’pense pas qu’il veut te nuire. Il veut juste survivre dans ce monde de requins.
Naila le regarda, un brin touchée malgré elle.
Naila
Alors il a qu’à se marier lui-même avec le Coréen.
Ils rirent tous les deux, un instant de paix rare dans leur monde de chaos.
Mais au fond du jardin, une silhouette observait la scène en silence. Lee Min-Jae.
Le fiancé, muet comme une tombe. Mais un léger sourire flottait au coin de ses lèvres.
Et ce qu’il venait de découvrir chez Naila… l’intriguait plus que tout.
Signe ton contrat et ferme-la
Le grand jour était arrivé. Pas de fleurs, pas de robes blanches, pas de chants d’église. Naila N’Goma l’avait bien précisé : “J’veux pas de mariage. Juste un papier, j’signe, il signe, et on s’en va.Pas besoin de cérémonie hypocrite pour célébrer une prison.”
Dans une salle privée d’un hôtel luxueux, décoré de manière sobre mais élégante, les deux familles étaient présentes.
D’un côté, les N’Goma, famille mafieuse aux chaînes en or et aux visages impassibles.
De l’autre, les Lee, famille coréenne aux costumes taillés sur mesure, regard froid, posture parfaite. Deux mondes qui se serraient la main tout en se tenant par la gorge.
Au centre, une table, deux chaises, et un contrat.
Naila entra en claquant les talons, habillée d’un tailleur noir.
Elle mâchait un chewing-gum bruyamment, un regard dégoûté planté sur son futur “mari”.
Lee Min-Jae était déjà là. Parfaitement coiffé, chemise noire, sourire poli collé au visage. Il se leva à son entrée, toujours courtois.
Lee Min-jae
Tu es ravissante, Naila.
Naila
Toi tu respires l’ennui. T’es comme un dictionnaire sans fautes : propre, carré, chiant.
Elle s’approcha lentement, attrapa le contrat, le parcourut des yeux sans vraiment lire.
Naila
Donc c’est ça… le papier de la prison. Génial.
Elle leva les yeux vers lui, cracha son chewing-gum dans une serviette, et ajouta :
Naila
Avant que j’signe, laisse-moi juste te dire un truc.
Elle pencha la tête, avec un sourire vicieux :
Naila
T’as peut-être l’air gentil, mais j’te fais pas confiance. Si tu respires trop près de moi, j’te casse tes dents en porcelaine. Si tu m’espionnes, j’te fais avaler ton téléphone. Et si tu penses que tu vas me contrôler comme dans vos dramas à la con là, sache que j’suis pas une héroïne fragile. J’suis une tempête. Et t’es même pas prêt.
Et d’un geste rapide, elle signa le contrat avec une signature arrogante, son prénom comme une claque sur la feuille.
Lee Min-Jae, imperturbable, prit le stylo à son tour et signa aussi calmement que s’il notait sa commande de thé. Puis il se tourna vers elle avec un sourire doux.
Lee Min-jae
Merci, ma chérie.
Le mot résonna comme une bombe dans la pièce.
Les yeux de Naila s’écarquillèrent. Ses narines frémirent.
Elle s’approcha lentement de lui… puis brusquement, elle l’attrapa par le col de sa chemise, le tirant à elle, nez contre nez.
Les hommes de main coréens s’agitèrent, prêts à intervenir. Mais Min-Jae leva doucement la main, leur faisant signe de rester calmes. Il gardait ce petit sourire tranquille sur le visage.
Mais Naila, elle, explosait.
Naila
TOI ! Ne m’appelle plus jamais comme ça, t’as compris ?! Je suis pas ta chérie, pas ton bébé, pas ta colombe, ni ton tofu mignon ! J’suis NAILA, ok ?! La dernière personne qui m’a appelée 'ma chérie' a perdu deux dents et un testicule, tu veux faire le test ?!
Min-Jae pencha légèrement la tête, toujours très calme, comme s’il apprenait une langue étrangère.
Lee Min-jae
Très bien… Naila.
Il la regarda droit dans les yeux.
Lee Min-jae
Mais t’es quand même charmante quand tu menaces les gens.
Elle le lâcha avec mépris, souffla comme une lionne enragée.
Naila
Toi et ton sourire de moine zen là… j’vais vous apprendre le chaos, tu vas regretter ce mariage.
Et elle tourna les talons, sortant de la pièce sans se retourner.
Mais dans son dos, Min-Jae glissa à voix basse, presque pour lui-même :
Lee Min-jae
Parfait. Moi aussi j’aime les ouragans.
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